Des réfrigérateurs et machines à laver jusqu'aux gazinières et différents ustensiles de cuisson, les produits électroménagers trouvent beaucoup de preneurs, peut-être plus qu'à n'importe quelle autre période de l'année. Depuis l'annonce de l'Aïd pour le 17 novembre, Latifa, jeune mère de famille, n'a qu'une seule idée en tête : acheter un deuxième réfrigérateur pour y conserver des quantités supplémentaires de viande, de poulets, de gâteaux et d'autres ''must-have'' de l'Aïd El-Kébir.
Promotions alléchantes
«Au départ, j'étais hésitante et je m'inquiétais du poids financier de cet achat. Mais quand j'ai pris connaissance des promotions alléchantes proposées sur les réfrigérateurs à l'approche de l'Aïd, je me suis dite que c'est l'occasion ou jamais. Des réfrigérateurs à 2.500 dirhams, on n'en voit pas toute l'année». Bien décidée à saisir l'occasion, Latifa a contracté un prêt bancaire spécialement pour s'offrir ce produit qui compte parmi les produits indispensables de la fête.
C'est qu'avec les promotions qui pleuvent quelques jours, voire quelques semaines avant le jour ''J'', il devient difficile de résister à la tentation. Alléchantes et diversifiées, les offres spécial de l'Aïd Al-Adha sont conçues pour ne pas laisser indifférent.
«Siera, LG, Fagor... multiplient les offres pendant cette période. Prix promotionnels, gratuités ou encore offres jumelées, sur lesquels vient se greffer le crédit gratuit, sont autant d'arguments de vente», explique Abdeljalil Lahlou.
Immanquablement, ces facilités d'achat entraînent une véritable ruée sur la marchandise, une ruée qu'il faut savoir gérer et anticiper pour éviter toute rupture de stock. L'année précédente, à la veille de l'Aïd Al-Adha, Mourad s'est rendu dans une grande surface pour s'approvisionner en équipements électroménagers nécessaires.
Il a failli tomber de tout son haut lorsqu'il a trouvé un rayon désert et des étagères complètement vidées. «C'est comme si une tempête était passée par-là et avait ramassé tout ce qu'il y avait dedans », ricane-t-il. De quoi dire que le réflexe d'anticipation de la demande ne fait pas partie de la politique commerciale de beaucoup de supermarchés et de surfaces de grande distribution. Chez les grandes marques, les choses sont gérées de manière relativement plus professionnelle.
«La production ou les achats suivent la même courbe que les ventes avec une prise en considération des délais liés à l'approvisionnement, à la livraison ou encore aux risques de congestions portuaires éventuelles. Un stock de sécurité est toujours prévu pour faire face à une demande croissante imprévu », affirme le directeur général de Siera Maroc.
Les vêtements aussi ?
A côté de la filière de l'électroménager, les habits traditionnels ont longtemps eu la cote pendant la période de l'Aïd Al-Adha. Vraisemblablement, cette donne a changé ces dernières années. Un tour dans quelques grandes boutiques spécialisées confirme ce constat. Les clients (hommes et femmes) se font très rares et même ceux qui prennent la peine de faire le détour ''sortent bredouilles, sans rien acheter''.
Les prix étudiés et les soldes faits sur certains articles restent sans effet sur eux. A cet état de fait, Mehdi, employé d'une grande boutique à Rabat, dispose d'une explication plausible: « Lors de l'Aïd Al-Adha, l'intérêt des ménages va au premier chef à l'achat du mouton et à toutes les dépenses qui y sont liées. L'achat d'habits traditionnels en cette période précise ne revêt qu'un intérêt accessoire, puisque les gens ont d'autres dépenses plus importantes... Du coup, l'Aïd Al-Adha demeure pour nous une période de vaches maigres. Par contre, le Ramadan représente la haute saison ».
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