Les Turcs plus agressifs au Maroc

Quelques jours à peine après la tenue, à Istanbul, du Conseil d’affaires Maroc-Turquie entre les membres de bureaux de cette instance, une délégation composée d’une vingtaine d’hommes d’affaires turcs, opérant dans le secteur de l’automobile, sera présente au Maroc pour des rencontres B to B, le 14 février prochain à Casablanca. En effet, les deux parties se sont mises d’accord sur l’organisation, dans les semaines qui suivent, de réunions sectorielles destinées à booster la dynamique de partenariat.


C’est le secteur de l’automobile qui ouvrira le bal. L’ambition affichée est d’explorer les créneaux d’une coopération fructueuse et mutuellement bénéfique dans
l’automobile, qui est une industrie florissante dans les deux pays. En effet, avec une capacité de production de 1,6 million de véhicules, dont 67% de véhicules légers, soit 1.060.000 unités, la Turquie est le plus grand producteur de véhicules utilitaires (et le deuxième plus grand, tous
segments confondus) sur le continent européen. Rien qu’en 2011, ce sont quelque 1.189.131 véhicules qui sont sortis de ses 13 sites de production.


Outre la construction automobile, l’industrie des équipements est également prospère. Durant ces dernières années, le secteur turc a réalisé de grandes avancées. Grâce à des normes plus exigeantes, à une grande capacité de production et à une diversification des produits, l’industrie des équipements ne fournit pas uniquement le parc automobile (13,4 millions de véhicules); elle s’exporte aussi.


Elle assure, en effet, la production de véhicules pour le compte des plus grandes groupes : Renault, Toyota, Mercedes, General Motors, BMW, Opel, Fiat, Ford, Honda... C’est un grand atout dans la manche des industriels turcs qui, grâce à ce potentiel à l’export et à la position géographique du pays, permet de susciter sans cesse l’intérêt des investisseurs étrangers dans le secteur de l’automobile. Plus de 200 investisseurs étrangers s’y sont ainsi installés, dont plusieurs leaders mondiaux qui ont noué des relations de partenariat avec les sociétés turques. Pour ce qui est de l’industrie automobile marocaine, elle surfe en ce moment sur une vague de croissance. C’est d’ailleurs l’un des MMM (métiers mondiaux du Maroc), qui sont bien mise en exergue dans le Pacte national pour l’Émergence industrielle (2009-2015). Ce métier affiche d’ailleurs la meilleure performance sectorielle parmi les autres MMM.


En témoigne la multiplication du nombre d’équipementiers qui alimentent la filière de construction automobile qui dépasse déjà 160 entreprises spécialisées.
Le Royaume compte actuellement trois zones industrielles majeures, abritant des équipementiers automobiles de renom. Ils sont installés à Tanger Free Zone (TFZ), à Atlantic Free Zone (AFZ) et à Tanger Automotive City (TAC), en plus des zones de Nouaceur, d’Aïn Sebaâ et de Bouskoura, à Casablanca.


Les exportations automobiles, il faut le préciser, sont en croissance régulière depuis 2005. Elles dépassent aujourd’hui 19 milliards de DH. Il faut dire qu’aujourd’hui, les conditions pour des partenariats réussis entre les opérateurs économiques marocains et leurs homologues turcs sont déjà réunies, au Maroc comme en Turquie.


Le Royaume affiche une stabilité, aussi bien économique que politique, et une dynamique qui caractérise pratiquement tous les secteurs d’activités, tandis que le partenaire turc est nanti d’une économie émergente, la 17ème au monde et la 7ème en Europe, qui ne cherche qu’à s’élargir davantage, notamment à l’international.

Balance commerciale déficitaire

La Turquie occupe la 12e place parmi les clients du Maroc avec plus de 300 millions de dollars d’exportations en 2010, et la 11ème parmi les fournisseurs avec environ 760 millions de dollars d’importations.
La part des échanges commerciaux du Maroc avec la Turquie est toujours en -deçà des aspirations actuelles. Elle ne représente, en effet, que 2% du total des transactions du Royaume avec l’étranger, avec une balance commerciale constamment déficitaire au détriment du Maroc, et ce malgré l’existence d’un accord de libre-échange établi entre les deux pays. Le déficit de la balance a ainsi dépassé le seuil des 500 millions de dollars en 2009 et en 2010.

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