Avant, nous recevions beaucoup de clients.
Il m' arrivait souvent d'avoir des files d'attentes devant mon échoppe. Mais tout cela a disparu au fil des années. Les fours modernes nous ont privés d'une très grande partie de nos anciens fidèles clients», poursuit-il. En effet, une grande majorité des Marocains trouvent qu'il est plus pratique d'utiliser le four de la maison. «Moul lferran », quant à lui, a du mal à suivre cette « évolution » et se sent lésé. Du coup, plusieurs fours collectifs qui étaient implantés un peu partout, surtout dans les quartiers populaires, ont fermé parce que leur activité ne leur rapportait plus beaucoup. «Je trouve personnellement que faire ma cuisson à la maison est bien mieux que d'aller au four du quartier. Au moins chez moi je peux surveiller la cuisson et être sure du résultat que je souhaite. Par contre, j'avoue que moul lferran sert toujours à quelque chose. Quand par exemple, j'ai des invités et j'envisage de faire un bon plat de poisson ou un agneau rôti… je ne peux que choisir d'aller au four du quartier», raconte Karima, une femme au foyer. De son côté Hassan, un jeune fonctionnaire de trente ans, se souvient de son enfance «marquée» par les va et vient chez moul lferran. «Lorsque j'étais petit, ma mère m'envoyait chaque jour au four du quartier pour emporter le moule à pain (wasla) puis le rapporter à la maison une fois cuit.
Et parfois je devais porter aussi le cake au four», lance-t-il. «Mais cette habitude a disparu progressivement. Il y a quelques années déjà que nous n'avons plus recours à moul lferran que pendant la période des fêtes », ajoute Hassan. En effet, tout comme Karima et Hassan, beaucoup de personnes ne se rendent plus au four collectif du quartier rien qu'en cas de festins ou dans les périodes des fêtes au grand bonheur de ces derniers. «Heureusement pour notre profession, que nous les Marocains sommes un peuple qui aime la joie et les fêtes et nos femmes sont des cordons bleus.
Pendant la période de Ramadan nous travaillons énormément, notamment pour la préparation de Sellou et les petits fours. Nous recevons aussi des plats spéciaux pour les festins. La cuisson de ces derniers est l'une de nos spécialités que rien ni personne n'a pu nous les enlever», rapporte Hamid, moul ferran au quartier Sbata à Casablanca. Si certains propriétaires de fours collectifs se contentent des quelques clients qui continuent à venir, d'autres se mettent à innover pour attirer plus de clientèle. «Quand j'ai remarqué que les clients que je reçois ne sont plus très nombreux, j'ai décidé de faire quelques changements.
Au lieu d'attendre des clients qui veulent faire cuire quelque chose, je prépare moi-même du pain, des viennoiseries, des petits fours… et je les vends. Pour tout vous dire depuis que j'ai eu cette idée, mes affaires vont beaucoup mieux», confie Abdelkbir, moul lferran et boulanger au quartier de Bourgogne à Casablanca.
Effectivement, la clientèle aime cette nouvelle conception de four/boulangerie. «Je viens toujours ici pour prendre du pain qui est fait d'une façon qui ressemble beaucoup à celle de la maison. Les viennoiseries sont aussi beaucoup moins chères que dans une boulangerie pâtisserie et concernant le rapport qualité prix, c'est très satisfaisant. Donc pour moi, c'est une bonne idée», lache Marwa.
Du coup, on était obligé de faire la queue et attendre ce qui nous semblait une éternité, pour récupérer le pain», ajoute-t -il.
Il m' arrivait souvent d'avoir des files d'attentes devant mon échoppe. Mais tout cela a disparu au fil des années. Les fours modernes nous ont privés d'une très grande partie de nos anciens fidèles clients», poursuit-il. En effet, une grande majorité des Marocains trouvent qu'il est plus pratique d'utiliser le four de la maison. «Moul lferran », quant à lui, a du mal à suivre cette « évolution » et se sent lésé. Du coup, plusieurs fours collectifs qui étaient implantés un peu partout, surtout dans les quartiers populaires, ont fermé parce que leur activité ne leur rapportait plus beaucoup. «Je trouve personnellement que faire ma cuisson à la maison est bien mieux que d'aller au four du quartier. Au moins chez moi je peux surveiller la cuisson et être sure du résultat que je souhaite. Par contre, j'avoue que moul lferran sert toujours à quelque chose. Quand par exemple, j'ai des invités et j'envisage de faire un bon plat de poisson ou un agneau rôti… je ne peux que choisir d'aller au four du quartier», raconte Karima, une femme au foyer. De son côté Hassan, un jeune fonctionnaire de trente ans, se souvient de son enfance «marquée» par les va et vient chez moul lferran. «Lorsque j'étais petit, ma mère m'envoyait chaque jour au four du quartier pour emporter le moule à pain (wasla) puis le rapporter à la maison une fois cuit.
Et parfois je devais porter aussi le cake au four», lance-t-il. «Mais cette habitude a disparu progressivement. Il y a quelques années déjà que nous n'avons plus recours à moul lferran que pendant la période des fêtes », ajoute Hassan. En effet, tout comme Karima et Hassan, beaucoup de personnes ne se rendent plus au four collectif du quartier rien qu'en cas de festins ou dans les périodes des fêtes au grand bonheur de ces derniers. «Heureusement pour notre profession, que nous les Marocains sommes un peuple qui aime la joie et les fêtes et nos femmes sont des cordons bleus.
Pendant la période de Ramadan nous travaillons énormément, notamment pour la préparation de Sellou et les petits fours. Nous recevons aussi des plats spéciaux pour les festins. La cuisson de ces derniers est l'une de nos spécialités que rien ni personne n'a pu nous les enlever», rapporte Hamid, moul ferran au quartier Sbata à Casablanca. Si certains propriétaires de fours collectifs se contentent des quelques clients qui continuent à venir, d'autres se mettent à innover pour attirer plus de clientèle. «Quand j'ai remarqué que les clients que je reçois ne sont plus très nombreux, j'ai décidé de faire quelques changements.
Au lieu d'attendre des clients qui veulent faire cuire quelque chose, je prépare moi-même du pain, des viennoiseries, des petits fours… et je les vends. Pour tout vous dire depuis que j'ai eu cette idée, mes affaires vont beaucoup mieux», confie Abdelkbir, moul lferran et boulanger au quartier de Bourgogne à Casablanca.
Effectivement, la clientèle aime cette nouvelle conception de four/boulangerie. «Je viens toujours ici pour prendre du pain qui est fait d'une façon qui ressemble beaucoup à celle de la maison. Les viennoiseries sont aussi beaucoup moins chères que dans une boulangerie pâtisserie et concernant le rapport qualité prix, c'est très satisfaisant. Donc pour moi, c'est une bonne idée», lache Marwa.
Le bon vieux temps
Le XXIe siècle a décidément porté la poisse aux fours collectifs des quartiers. En effet, leur activité a commencé à battre de l'aile depuis la fin des années 90 avec le développement de la société. Aujourd'hui, plusieurs personnes se souviennent avec nostalgie de l'époque où ils étaient enfants et qu'ils avaient la corvée quotidienne de porter le pain au four du quartier. «Je me rappelle très bien quand ma mère commençait à pétrir le pain, mes frères et moi, nous nous disputions afin de définir qui serait le malheureux qui porterait le moule à pain «wasla» sur la tête tout le long du trajet jusqu'au four», raconte avec un grand sourire Mohamed, actuellement père de famille. «A l'époque, moul lferran, qui se méfiait toujours des enfants qui avaient l'habitude de s'enfuir avec «lwasla» sans payer, nous empêchait de chercher nous mêmes notre pain.Du coup, on était obligé de faire la queue et attendre ce qui nous semblait une éternité, pour récupérer le pain», ajoute-t -il.
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