Accident Un incendie a ravagé souk Hay al-Massira

Samedi soir dans les rues de Hay al-Massira, non loin des bidonvilles, l'ambiance n'était pas à la fête. La fièvre de ce soir là était plutôt provoquée par les flammes de l'incendie qui s'était propagé dans le Souk de Hay al-Massira. Selon un responsable de la préfecture Moulay Rachid de Casablanca, l'incendie s'est déclaré à 20h20 et les flammes n'ont pu être maitrisées que vers 23h30, provoquant des dégâts matériels assez considérables.

En effet, 56 baraques, comme elles sont communément nommées, ont été détruites. «La cause de l'incendie reste indéterminée à ce jour, l'enquête est en cours», témoigne le responsable. «Il n'y a eu aucune victime, seulement des dégâts matériels». Dégâts matériels qui constituent une réelle catastrophe pour les commerçants, puisque ces derniers ont perdu leur gagne-pain. «Du jour au lendemain, je me retrouve sans rien et sans la possibilité de travailler pour gagner ma vie !» témoigne un commerçant de la place. «La rentrée des classe est prévue pour aujourd'hui, la liste des fournitures est longue, comment vais-je faire ?» confie la même source, la voix cassée par l'émotion. Une émotion d'autant plus grande que ce souk a un passé, une histoire.

Construit en 1975, l'ex-Souk de Chtibba avait pris possession du quartier d'al-Massira suite aux travaux de l'autoroute Casa-Rabat. Connu pour ses menuiseries et ses magasins de décoration, le souk fait le bonheur des ménages désirant meubler leurs demeures. Il connaît une forte affluence des Casablancais et d'habitants d'autres régions, venus spécialement pour s'approvisionner en meubles ou en fournitures de bureau. «Je suis une habituée du souk», explique Khadija, mère au foyer qui vient de refaire son salon chez un des commerçants victime de l'incendie. «Je viens de récupérer mon nouveau salon il y a 2 jours, j'ose à peine imaginer ce qui serait arrivé si mes meubles étaient encore dans le magasin saccagé par l'incendie».

Imaginer le pire, tel est l'état d'esprit des commerçants-victimes. Selon le responsable de la préfecture Moulay Rachid, les baraques seront reconstruites pour permettre au commerçant d'exercer normalement leurs activités. «Nous allons commencer la construction de ces baraques en attendant de régulariser leur situation», témoigne la même source. En effet, un des projets de la préfecture serait de reconstruire l'ensemble de ces magasins en état délabré, situés en plein bidonville. Un projet qui serait en cours selon nos sources.

L'incendie de ce 4 septembre, veille de la rentrée, rappelle étrangement celui d'Oujda, survenu dans les mêmes conditions, il y a à peine 10 jours. Ces incendies en série dont les causes sont indéterminées sont sujets à débats. D'ailleurs, la nuit du 19 août dernier, la capitale économique a connu un incendie de la sorte, entre 20h30 et 21h. Les flammes auraient touché des fournitures de bureau de la commune de Casablanca. L'enquête a conclu qu'en aucun cas il ne s'agissait d'un incendie visant les archives de la commune, mais d'un accident dû à un court-circuit.

Finalement, la rentrée est bien triste pour les habitants de Hay al-Massira.
Certains ont perdu leur gagne-pain, d'autres ont vu leurs objets préférés partir en fumée. Les commerçants des 56 magasins victimes des flammes attendent de reprendre une activité normale et un coup de pouce des autorités, en aspirant à des jours meilleurs. Une sonnette d'alarme, peut être, quand à la qualité des infrastructures, du problème récurrent des incendies à Casablanca et de la plaie des bidonvilles. Il n'y a pas de conséquences sans causes, comme il n'y a pas de fumée sans feu…

Incendies en série

Un violent incendie s'est déclaré, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans un souk à Oujda entraînant d'importants dégâts matériels, a-t-on constaté sur place. L'incendie s'est déclenché peu après minuit (01h30) au souk Melillia et les sapeurs pompiers ont poursuivi leurs efforts pour venir à bout des flammes qui ont ravagé plusieurs commerces. Le souk, qui comprend quelque 1.067 boutiques, connaît une grande affluence quotidienne des habitants de la ville et des visiteurs qui viennent s'approvisionner en divers produits (vêtements, tissus, couvertures, articles de bois, articles ménagers, matelas...).

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire