Cinéma Au chevet des salles obscures

«Il est révolu le temps où de longues files se formaient devant les salles de cinéma. C'était la belle époque et on peut quasiment parler de “la sortie cinéma”. Pour l'exercice, les gens étaient tirés à quatre épingles. La sortie du cinéma était un rendez-vous hebdomadaire attendu avec impatience, vu que chaque semaine de nouveaux films étaient projetés», explique ce cinéphile casablancais, non sans une profonde nostalgie de cet âge d'or des salles obscures.

À l'époque, si le septième art contribuait à la magie de la soirée, les salles en question, des joyaux architecturaux, avaient également un charme enchanteur. En effet, ces salles sont avant tout de véritables œuvres d'art chargées d'histoire, mais qui, hélas, tombent en ruine aujourd'hui.
Face à ce constat, quelques initiatives voient le jour et tentent, tant bien que mal, de juguler l'épidémie de fermeture des salles obscures. L'association «Sauvons les salles de cinéma au Maroc» fait partie de ces mécènes qui militent pour la sauvegarde de ce patrimoine, à travers des campagnes de sensibilisation régulières. Tout récemment, une volonté nouvelle a vu le jour avec une toute autre vision. Il s'agit de réhabiliter les salles obscures. Derrière l'idée, on retrouve Redouane Bayed et Nour-Eddine Lakhmari, à travers «Timlif Productions», société lancée à l'initiative des deux hommes et qui fait dans les métiers de l'image. L'idée est de faire quasiment l'acquisition des salles de cinéma quand il y a possibilité de mettre la main sur le (ou les) propriétaires. Ensuite il est question d'effectuer les travaux de rénovation pour que la salle retrouve son lustre d'antan, avant de reprendre du service. Mais la tâche relative à l'acquisition des anciennes salles allait s'avérer ardue, une fois recensées celles répondant aux critères.

L'un des soucis rencontrés, comme l'explique Nour-Eddine Lakhmari, concerne la propriété : «Pour certaines salles, les propriétaires ne sont plus de ce monde et, du coup, l'on se retrouve face aux héritiers, qui peuvent être nombreux dans certains cas». Une réalité qui risque de sérieusement ralentir l'élan des deux passionnés et toute l'équipe qui travaille sur ce volet. En effet, certaines salles peuvent appartenir à plusieurs héritiers qui ne tomberont jamais d'accord, à cause des querelles familiales, comme on le voit souvent dans les histoires d'héritage. Or toute transaction concernant le bien en question ne pourrait avoir lieu que dans le cas d'un commun accord entre tous les héritiers. Les initiateurs de l'idée ne baissent cependant pas les bras et, selon les déclarations du cinéaste, il y a eu beaucoup d'avancées sur le projet dans sa globalité. L'autre option voudrait, dans le cas où la salle fait encore l'objet d'une exploitation, que les deux parties (l'exploitant et Timlif) établissent un contrat fixant des conditions précises pour la rénovation, puis, ultérieurement, pour l'exploitation.
En attendant l'aboutissement de ces projets, les passionnés et les nostalgiques des salles obscures, continuent d'assister, impuissants, à la fermeture des salles, en se demandant à chaque fois : à qui le tour demain ?

Une passion pour l'image

Timlif Productions est un groupe spécialisé dans les métiers de la création et de l'écriture, la production et la distribution d'œuvres cinématographiques et télévisuelles. La société jouit d'un pouvoir d'attraction important auprès des jeunes talents et des professionnels confirmés du cinéma marocain, méditerranéen et international : scénaristes, réalisateurs, comédiens et techniciens talentueux. Elle s'appuie également sur une structure solide et un potentiel technologique unique qui la placent au cœur de la révolution numérique dans les domaines de l'image et du son. Timlif Productions fait partie de la holding «RMK» qui fédère plusieurs pôles : «Technologie», «Arts et culture» et «Environnement» et œuvre pour un développement socioéconomique basé sur la diffusion des nouvelles technologies.

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