Le président du parti Justice et Développement Abdelilah Benkirane, grand gagnant des élections législatives, vient d’être nommé chef du nouveau gouvernement marocain. Qui est le nouvel homme fort du Maroc qui jusqu’ici est parvenu à marier Islam et monarchie ?
Souvent décrit comme islamiste modéré, le nouveau premier ministre marocain peut avoir des propos assez tranchés sur le plan des mœurs. A titre d’exemple, l'an dernier, Abdelilah Benkirane avait appelé à interdire le spectacle d'Elton John pour "ne pas homosexualiser le Maroc", disait-il. L’homme parle pourtant beaucoup de démocratie et de liberté.
Sa grande force est qu'il se réfère à la fois à l'Islam et à la monarchie marocaine. C’est pour Abdelilah Benkirane, une manière de se concilier les grâces de Mohammed VI dans un pays où le trône est sacré. Il faudra coopérer avec lui, insiste-t-il.
Même si certains pouvoirs comme la défense et les affaires religieuses resteront aux mains du Roi, le prochain gouvernement devrait avoir plus de libertés pour mettre son programme en pratique.
Le statut de la femme
Dans ses meetings, Abdelilah Benkirane a volontiers évoqué le sujet du statut de la femme. Mais selon lui, la liberté dont manquerait la femme marocaine aujourd’hui, est celle de porter le voile. "Si elles aspirent à trouver un emploi, il existe des ségrégations dans plusieurs entreprises ou administrations contre les femmes voilées", explique-t-il.
Contrairement à la Tunisie, à la Libye ou à l'Egypte, le Maroc a connu non pas une révolution mais une évolution démocratique. De nombreux Marocains placent beaucoup d'espoirs dans l'arrivée au pouvoir d'un parti qui a fait de la lutte anti-corruption une priorité.
I.L. avec Pierre Marlet
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