«Bahri» sonne comme le cri naïf et possessif d'un enfant qui sent que sa plage est en danger. Sâad Abid, passionné par la mer et Nabil Skally, professeur de yoga, sont conscients de la dégradation des plages du littoral et ont décidé de crée l'Association «Bahri», il y a un an, pour protéger l'océan précieux et sensibiliser aux pratiques écologiques. «Je suis surfeur depuis des années et j'ai toujours été passionné par la mer raconte Sâad Abid, co-fondateur de l'Association. «J'ai habité au Canada et me suis rendu compte de tous les efforts que faisait ce pays pour la protection du littoral et de l'environnement, chose qui n'existe pas hélas dans notre pays vu l'état des plages» continue le jeune passionné qui s'est fixé comme mission de tout faire pour remédier à cette situation une fois rentré au pays. Cible atteinte puisque l'Association Bahri voit le jour en octobre 2010 avec la complicité d'un autre passionné : Nabil Skally, soucieux du bien-être collectif. Amoureux de la nature, les deux jeunes marocains décident de créer «Bahri» qui a pour objectif principal : la protection de l'environnement et du littoral marocain. Les principales missions de «Bahri» sont, à la fois simples mais ambitieuses pour un contexte marocain, encore timide vis à vis des problématiques écologiques. Il s'agit de protéger le littoral, les plages et lutter contre les pollutions, éduquer et changer les comportements pour la protection de l'environnement, informer, mobiliser et agir sur le terrain, pour sensibiliser la population. Une population de plus en plus concernée, selon les fondateurs de «Bahri» puisque le nombre de participants aux opérations de nettoyage des plages est en constante augmentation. «Nous avons commencé avec 145 personnes à la plage de Oued Cherrat, la dernière opération a vu la participation de plus de 800 personnes et notre objectif pour celle de Ain Diab est d'atteindre les 1 000 participants» explique Sâad Abid. «Bahri» mobilisera donc le casablancais, dimanche prochain, dans la mythique plage de Ain Diab, qui existe depuis 1928 et ayant toujours été considérée comme le lieu de promenade privilégié et la plage de référence à Casablanca. «Ain Diab est la plage la plus difficile à garder propre puisque accueillant un flux de visiteurs qui peut atteindre les 200 000 personnes» explique de co-fondateur de «Bahri». C'est dans cet optique que l'association intégrera les jeunes dans ce programme de nettoyage, en faisait appel à des orphelins de la métropole pour les sensibiliser aux problématiques écologiques, au tri sélectif et au respect de la nature. La journée de nettoyage, qui commencera ce dimanche à 10h, s'achèvera sur plusieurs activités sportives, éducatives et culturelles pour récompenser les efforts fournis depuis le matin. Ainsi des cours de surf, yoga danse, des ateliers de peinture, des sessions de percussions ou encore un DJ pour terminer la journée en beauté. Une journée terminée en beauté pour une raison supplémentaire : la page sera plus belle et plus propre. C'est ainsi que l'Association se voit évoluer puisque «Bahri» projette d'augmenter le nombre de poubelles à pancartes explicatives, une manière de faire comprendre aux casablancais que le tri sélectif commence par l'effort de tout un chacun et la prise de conscience d'un sentiment d'appartenance envers les plages. Il est vrai que le casablancais peut se féliciter de clamer haut et fort : «Bahr» mais il se doit surtout de le protéger de peur de le voir devenir «Bahrhoum».
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