«Le Grand voyage d'Ibn Batouta» présenté au Morocco Mall


Avec la réalisation du documentaire «Le Grand Voyage d'Ibn Batouta», le 7e art atteint à la perfection. «Documentaire fiction, tourné au Maroc et en Arabie saoudite», il raconte la tournée exceptionnelle que l'explorateur marocain effectua au XIVe siècle et qui le conduisit de Tanger à La Mecque. Voyage rocambolesque, épique, marqué surtout par une dimension homérique, entre aventures et découvertes, sur le fil de la passion. Abu Abd Allah Ibn Batouta, étudiant en droit, quitte Tanger un jour de 1325 vers le Moyen Orient, conscient des difficultés qui l'attendent, certes, mais passionné par le périple, ses étapes et l'objectif de découvrir le monde. Un siècle donc, avant que Christophe Colomb n'entame son voyage pour découvrir l'Amérique. Autant aussi, avant le grand Magellan, il a quasiment initié les règles des grands voyages, dans le sillage d'un Ulysse. Il convient de souligner -et ce n'est pas le moindre mérite- que Ibn Batouta a parcouru, pendant presque 30 ans trois fois la distance franchie par le grand Marco Polo… Sauf que les péripéties désertiques, le soleil torride, les sables mouvants qui déroutent, ne se découvrent nullement à l'aide d'une boussole… Sauf aussi que le jeune étudiant marocain, parti à l'aventure, était seul et n'avait pas d'équipage… Le film, coproduit à titre personnel par Dounia Benjelloun, Dounia Productions, Eagle Vision, Media Group et Desert Door Productions, sera présenté en Première marocaine, samedi 3 décembre dans la Salle Imax (Morocco Mall). Sur écran géant, donc le périple entrepris au XIVe siècle par le célèbre voyageur donnera quelques frissons au public marocain. Son tournage a mis à contribution des équipes diversifiées, techniciens rompus à la tâche cinématographique, scénaristes dirigés par Bruce Neibaur, producteurs américains connus comme Taran Davies et Dominic Cunningham Reid de Cosmic Pictures. Johnatan Barker de SK film et le producteur Jake Eberts se sont joints à la réalisation de ce documentaire qui lance ses projecteurs sur un pan significatif de l'histoire du Maroc et, notamment, sur un homme exceptionnel. Le film a été tourné à Agadir, Ouarzazate et en Arabie saoudite. Quelque 80 techniciens ont été déployés, en provenance de 30 pays musulmans, notamment pour filmer les scènes du Hajj en décembre 2007, l'équipe cinématographique ayant été quasiment la seule autorisée à filmer La Mecque et les superbes scènes du pèlerinage. Film de grande dimension, «Le Grand voyage d'Ibn Batouta» aurait-il une telle dimension si un jeune et déjà grand acteur comme Chems Eddine Zinoun n'avait pas assumé le rôle du héros... Le jeune acteur est mort tragiquement, arraché prématurément à la vie et à l'art... La diffusion du film sera en quelque sorte un émouvant hommage à sa mémoire. C'est l'acteur britannique Ben Kingsley qui lui rendra aussi hommage en narrant, de sa voix de stentor, le film...

De pérégrinations en pérégrinations

Ibn Batouta ou Battouta (Aboû Abd Allâh Mohammed ibn Abd Allah El-Louati), célèbre voyageur (1304-78), est né à Tanger. Il quitte sa ville natale, à l'âge de vingt-deux ans pour entreprendre le pèlerinage à La Mecque. Il parcourt ainsi tout le Nord de l'Afrique et une partie de l'Arabie; puis ayant pris goût aux voyages, il va en Syrie, en Perse, dans l'Asie Mineure et jusque dans la Russie méridionale. Plus tard, il traverse la grande Boukharie, l'Afghanistan et, arrivé dans l'Inde à Delhi, il fut nommé cadi de cette ville par le sultan Mohammed lbn Toghlouk qui, deux ans après, l'envoya en mission auprès de l'empereur de Chine. Ibn Batoûta visita alors le Malabar, les îles Maldives, Ceylan et revint dans son pays après une absence qui avait duré vingt-quatre ans (1350). Après un court séjour à Tanger il se rendit en Espagne et, revenant ensuite au Maroc, il s'enfonça dans le Soudan et atteignit la ville de Tombouctou. Au cours de ses longues pérégrinations, Ibn Batoûta avait perdu les notes qu'il avait prises et comme il hésitait à écrire la relation de ses voyages, le sultan Aboû Inân l'invita à en dicter le récit à Aboû Abd Allah Mohammed El-Djozaï. L'ouvrage ainsi rédigé a pour titre «Tohfat en-Noddhâr fi Gharâïb el-Amçâr wa Adjâïb el-Asfâr.»

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