Le Sida. Une vie brisée, un avenir noir, un quotidien difficile. Ces mots reflètent un peu la situation vécue par 6.194 personnes portant le virus VIH au Maroc. C'est, en effet, le nombre de cas de malades recensés depuis 1986 jusqu'à fin octobre 2011. Selon les statistiques fournies par la direction de l'épidémiologie du ministère de la Santé, rien qu'entre le 1er janvier et le 31 octobre 2011, environ 500 nouveaux cas ont été déclarés. Selon la même source, la transmission sexuelle du sida est largement prédominante (84 %) ; ce qui explique la tendance à la concentration du sida parmi les groupes les plus exposés tels que les professionnelles du sexe. Et c'est dans le milieu urbain qu'on a enregistré le taux le plus élevé de transmission, soit 78% entre janvier 2007 et le 31 octobre 2011. Durant la même période, le ministère de la Santé a noté que Souss-Massa-Drâa, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Grand Casablanca sont les régions les plus touchées par l'épidémie avec 27, 19 et 11% respectivement. A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida célébrée cette année sous le thème «Zéro nouvelle infection VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida», un rapport du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), qui a été rendu public, montre que des progrès considérables ont été enregistrés dans la lutte contre cette maladie en 2011, et ce, grâce aux avancées scientifiques sans précédent et aux efforts consentis dans les différents pays. Ce rapport indique que les nouveaux cas de sida ont baissé de 21% depuis 1997, et que les décès attribués à cette maladie ont à leur tour été réduits de 21% depuis 2005. Selon ce même rapport, 34 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, 2,7 millions de nouveaux cas sont enregistrés par an et 1,8 malade en meurt par an. D'après des estimations de l'ONUSIDA, 47% des personnes éligibles aux thérapies antirétrovirales en 2010 ont accédé aux traitements ARV. Ces médicaments salvateurs ont permis d'éviter 2,5 millions de décès depuis 1995. Selon le rapport, tout laisse à croire que l'augmentation de la prise en charge du sida aurait un impact important sur la réduction du nombre des nouveaux sujets atteints par cette affection. Grâce aux efforts consentis en matière de prévention, les nouvelles infections à VIH ont tendance à baisser ou au moins à se stabiliser dans la plupart des pays. Ces baisses sont stimulées par les changements de comportement sexuel, en particulier parmi les jeunes. Le rapport souligne que l'intérêt accru pour la circoncision masculine commence déjà à contribuer au déclin des nouvelles infections à VIH. Des études révèlent que 2.000 nouvelles infections à VIH ont été évitées parmi les hommes au Kenya, après l'élargissement de la circoncision masculine volontaire. Des estimations figurant dans le rapport soulignent que la circoncision de 20 millions d'hommes supplémentaires à travers l'Afrique orientale et l'Afrique australe éviterait environ 3,4 millions de nouvelles infections à VIH d'ici à 2015. Rappelant qu'au niveau national, le Maroc a élaboré un plan stratégique national 2007-2011. Ce dernier est le résultat d'un travail collectif engagé par tous les acteurs institutionnels et associatifs impliqués dans la lutte contre le VIH/SIDA au Maroc. Il repose sur sept principes directeurs, dont la pérennisation de la réponse par un appui politique et la mobilisation des fonds. Ce plan intègre l'implication de tous les intervenants et une stratégie efficiente de communication axée essentiellement sur la prévention et la prise en charge des malades. Malheureusement, malgré tous ces efforts, des obstacles à l'accès universel au traitement et au dépistage subsistent, ce qui devrait pousser tous les acteurs de la santé, les ONG et tous les autres intervenants à se mobiliser pour lutter efficacement contre le sida.
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