
En fait, avec la recrudescence des mouvements de grève qui sont très pénalisants pour l'entreprise et pour l'économie nationale, mais également coûteux pour les employés, ces deux organisations se proposent d'explorer une autre piste pour la résolution de ces conflits au lieu de continuer à compter uniquement sur les méthodes classiques qui prennent tellement de temps pour des résultats aléatoires.Il s'agit de la médiation sociale que les deux centrales, patronale et syndicale, proposent comme un moyen en mesure d'assurer davantage d'efficacité en moins de temps, se traduisant par des gains importants pour les deux parties en conflit, en l'occurrence l'entreprise et les employés. Cette nouvelle méthode déjà employée marginalement, d'après ces deux partenaires, sera sollicitée à plus grande échelle à l'avenir, après l'avoir officialisée comme l'un des recours de la résolution des conflits sociaux. En effet, la CGEM et l'UMT ont signé avant-hier à Casablanca un cadre conventionnel qui porte sur la mise en place d'un dispositif de médiation visant la prévention et la résolution des conflits sociaux. Cette démarche est d'autant plus judicieuse, selon El Miloudi Mokharek, secrétaire général de l'UMT, qu'une bonne partie de ces conflits est due parfois à des malentendus ou à des causes non fondées, dont la résolution ne nécessite qu'un effort de communication.Pour le président de la CGEM, Mohamed Horani, cette convention permettra de donner un ancrage à la responsabilité sociale de l'entreprise, relevant une corrélation entre cet engagement social des entreprises et leur niveau de compétitivité.Mais cette convention peut avoir une dimension plus grande, d'après M. Horani. Il s'agit d'asseoir les bases de nouveaux rapports entre les employeurs et les employés, basés sur la confiance. Le patron des patrons voit même plus en exprimant le souhait que la culture de la confiance prenne le dessus sur la culture de la confrontation et du bras de fer et qu'elle soit promue à grande échelle entre tous les acteurs, pas seulement dans le milieu du travail.Des accords similaires devront être signés avec les autres centrales syndicales, d'après le président de la CGEM.Pour l'actuel accord, il porte ainsi sur la mise en place d'une commission mixte de médiation sociale composée de quatre membres, dont deux représentants de la CGEM et deux de l'UMT. Cette entité a pour attributions de proposer et valider la liste des médiateurs et le processus de médiation pré-conflits et post-conflits sociaux, de proposer toute initiative allant dans le sens de l'amélioration de la gestion consensuelle des conflits sociaux. De même, cette commission mixte, dont la présidence est assurée par l'UMT et le secrétariat général par la CGEM, est tenue de dresser un bilan trimestriel des conflits sociaux traités.C'est cette commission qui désigne les médiateurs qui doivent répondre à un certain nombre de critères. Ils doivent notamment se prévaloir d'une compétence dans le domaine où opère l'entreprise en question, justifier d'une formation ou d'une expérience adaptée à la pratique de la médiation et présenter les garanties d'indépendance et d'impartialité nécessaires.Les médiateurs agréés par la commission mixte bénéficieront d'une formation continue.La demande de médiation doit être introduite soit de manière conjointe ou individuelle auprès du secrétariat général de la commission. Au cas où la demande est déposée par une seule partie, le secrétariat de la commission mixte se charge d'en aviser l'autre partie et lui accorde un délai de 10 jours pour se prononcer sur cette démarche. Le refus ou l'absence de réponse dans le délai prévu entraîne la caducité de la demande de médiation. Et si la demande est admise, la Commission mixte propose aux deux parties un médiateur agréé dans un délai de dix jours. En tout, cette procédure ne doit pas excéder 4 semaines. Toutefois, ce délai peut être prorogé une seule fois. La procédure prend fin soit par la demande d'une partie, soit par la signature d'un protocole d'accord, ou encore par le constat par le médiateur du non-aboutissement de la médiation
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire