Certes, des dispositions ont été prises par le maître d'ouvrage, Casablanca Transport en l'occurrence, en concertation avec les autorités compétentes en termes d'organisation de la circulation. L'objectif étant d'en assurer un maximum de fluidité, notamment lorsque les travaux élisent domicile dans des artères aussi importantes que le boulevard Hassan II. C'est ainsi que l'on a pu garder deux voies opérationnelles dans chaque sens, sur les trois que recense le boulevard, la troisième étant réservée au stationnement en temps normal. Ce qui fait donc deux voies de stationnement qui ont sauté avec le début des travaux. Résultat : une répercussion significative - et négative - sur la circulation dans les rues avoisinantes.
En effet, emprunter désormais la rue Mostapha El Maâni, la rue d'Agadir, ou encore les ruelles limitrophes relève d'un esprit aventurier. La raison en est tout simplement les véhicules garés en deuxième, voire en troisième file parfois. De même, les angles entre les rues, jusque-là craints pour leur caractère illégal au stationnement, ne sont plus épargnés à cause du manque d'espace. A cela s'ajoute évidemment la congestion générée par les travaux de déviation des réseaux souterrains, et qui fait que certains automobilistes croyant les contourner, se retrouvent plutôt dans un décor encore plus figé.
«Depuis le début des travaux sur le boulevard Hassan II, je me déplace en taxi pour regagner mon travail, car le problème du stationnement est devenu tel que l'on peut passer une demi-heure à tourner en rond sans pour autant pouvoir caser sa voiture quelque part. Autant, donc, ne pas se prendre la tête, en attendant la fin des travaux», explique Laila, salariée dans l'une des banques qui siègent dans les environs. En ce sens, les espaces relevant du gestionnaire délégué du stationnement, boudés de tout temps pour leur cherté, font désormais l'objet d'une convoitise sans précédent, au point d'afficher «complet» avant 8h.
Parallèlement, cela n'a pas été sans occasionner une gêne considérable pour les riverains, de sorte que, trouver une place où se garer en rentrant chez soi n'est plus une mince affaire. «Comme l'immeuble que j'habite ne dispose pas de garage, je n'ai vraiment pas intérêt à rentrer chez moi avant la sortie des bureaux, car il y a plus d'automobilistes qui se rabattent sur la rue. Parfois, après avoir fait le tour du quartier plusieurs fois en vain, je n'ai d'autres choix que de me garer très loin de chez moi et attendre le soir pour "rapatrier" ma voiture», souligne pour sa part ce riverain.
Au centre de cette nouvelle situation, car là vivent de très près, les gardiens de voitures «rescapés» de l'adjudication de la chose du stationnement, et qui officient toujours dans les parages, ne savent plus où donner de la tête. Parfois, ils se retrouvent avec trois ou quatre voitures garées en deuxième file en même temps sur les bras, vu que leurs propriétaires, par souci de regagner leurs postes dans les temps, n'hésitent pas à s'adonner au stationnement illégal et confier les clés au gardien.
«C'est tout simplement devenu infernal, sans pour autant que cela me rapporte plus. Je gagne quasiment la même chose pour une charge de travail plus importante, sans oublier la responsabilité qui est aussi plus grande, car avec une seule voiture en deuxième file, on peut aisément la déplacer au cas où la dépanneuse débarque. Là, avec deux ou trois voitures en même temps, la partie est perdue d'avance, sachant que l'automobiliste s'en fout complètement et ne vous le pardonnera pas si quoi que ce soit arrive à son véhicule», se plaint Aziz, gardien de voitures.
Entamés il y a une vingtaine de jours, les travaux de déviation des réseaux souterrains sur le boulevard Hassan II nécessitent encore un peu plus de trois mois avant d'arriver à terme. D'ici là, les automobilistes n'ont qu'à prendre leur mal en patience et, surtout, de faire preuve de sang froid.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire