Annoncée par l'autorité de tutelle, elle occupe les esprits. Elle incarne une institution qui est à l'image de l'évolution du Maroc dans ce secteur. Conscients que l'offre de soins et le renforcement du système de santé constituent une nécessité qui s'impose à chaque pays, autorités publiques et professionnels ont adopté le Plan d'action 2008-2012 qui trace le cadre d'action, en termes d'accessibilité, de disponibilité et de régulation.
Mme Yasmina Baddou, ministre de la Santé a relancé le projet de création d'une agence du médicament, à l'occasion des Assises sur le droit à la santé, organisées le 28 février 2008, et les professionnels, toutes spécialités confondues, ont adhéré la main sur le cœur. Mieux : aussi bien dans sa déclaration au Parlement que dans divers entretiens accordés à la presse, elle s'est empressée de conforter le secteur en annonçant la création de l'agence.
Aux yeux de la ministre de la Santé, l'agence a pour vocation de renforcer la structure chargée de l'encadrement du secteur pharmaceutique, comme c'est le cas dans les pays avancés : les Etats-Unis avec la FDA, la France avec l'AFSSAPS, la Belgique, l'Allemagne, le Canada, l'Espagne dont les gouvernements expriment régulièrement le souci d'améliorer l'offre des soins. Il n'est pas jusqu'à des pays proches, comme l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte et l'Arabie saoudite où ne s'affiche une irrésistible volonté de création d'agences analogues. C'est que l'affaire de la santé et des soins constitue un souci majeur.
Au Maroc, la santé n'a jamais autant bénéficié d'une aussi grande attention qu'aujourd'hui. Dans un contexte marqué par des crises, voire des pandémies sanitaires, où le sacro-saint concept de « qualité médicale » devient un leitmotiv, la décision de la ministre de la Santé de créer l'agence des médicaments tombe à point nommé.
Qu'elle associe à tous les niveaux la famille de la santé et tous ceux qui s'en occupent, donne la mesure de sa volonté d'aller de l'avant. Il y va notamment de l'encadrement, de la régulation et du contrôle enfin du marché pharmaceutique, mais aussi de la place et du rôle que le Maroc est appelé à occuper – occupe déjà - dans le cadre de la coopération Sud-Sud. Les laboratoires nationaux, chacun à sa façon renforcent régulièrement leur présence dans le continent africain et au Maghreb et le Maroc apporte un savoir-faire en matière de santé apprécié dans le continent africain. A présent, dans une conjoncture marquée par la compétitivité, la libéralisation des échanges et les risques de contrefaçon, la mise en place de l'Agence nationale devient un impératif catégorique.
Elle incarne l'autorité sanitaire, la force de régulation appuyée sur un paramètre de rigueur qui favorise avec justesse le mouvement des investissements dans le secteur sanitaire et pharmaceutique, outre sa mission de consolider les acquis de l'autonomie de la sécurité d'approvisionnement. L'attente est forte chez les professionnels du secteur, et l'institution censée les représenter, moduler et promouvoir leurs activités devrait en principe faire l'objet d'un débat porteur lors de la session parlementaire que Sa Majesté le Roi Mohammed VI vient d'ouvrir vendredi dernier. A coup sûr, le thème devrait être inscrit comme l'une des priorités des travaux de la nouvelle législature.
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