Erigé le long d'un des murs du rempart de la Kasbah, ce «souk» représente un point noir de la ville. Il illustre le parfait exemple du laisser-aller et de l'absence d'un contrôle rigoureux. Sur place, on constate que le nombre des marchands ambulants augmente en permanence. Ces derniers n'hésitent pas à profiter de l'anarchie et à prendre place dans la rue pour commercialiser leurs produits. Leur nombre a quadruplé sur un emplacement étroit entouré d'établissements scolaires et à proximité d'une grande agglomération.
Chose qui crée un désordre total. Au niveau de la circulation, les embouteillages sont devenus presque habituels sur ce tronçon de la ville. Les conducteurs restent à la merci des marchands ambulants et doivent se plier à leurs règles pour passer. Les piétons, non plus, n'arrivent pas à se frayer un chemin au sein de toutes les charrettes et « ferracha ».
Ceci nous renvoie vers le problème d'occupation du domaine public.
Les commerçants s'approprient abusivement les trottoirs et les chaussées sans se préoccuper des lois réglementant ce secteur ou du droit des citoyens à un espace pour circuler tranquillement. Concernant l'hygiène, on peut facilement remarquer qu'il n'y a aucun contrôle ou même préoccupation de la santé du citoyen. Les légumes, fruits, poisson et autres denrées alimentaires sont exposés à longueur de journée sans se soucier des répercussions négatives sur les consommateurs.
«Le poisson est vendu ici sans aucun respect des normes d'hygiène. Les responsables de la préfecture devraient venir ici plus souvent pour y mettre un peu d'ordre», déplore une habitante de Mohammedia.
Si la brigade du service d'hygiène s'active durant le mois de Ramadan, ce genre de marché est délaissé entre les mains des commerçants souvent irresponsables le reste de l'année.
Les agents de l'hygiène devraient ainsi poursuivre leurs efforts pour rappeler à certains vendeurs leur obligation de se conformer à la réglementation en vigueur dans le domaine. Autre infraction, les prix de certaines denrées ne sont pas affichés. La pollution est également présente sous toutes ses formes dans ce marché.
Résultat, une anarchie qui reflète une mauvaise image d'une ville qui s'efforce de défendre une gestion cohérente et intégrée de son espace urbain. Pis, ce phénomène s'est étendu aux rues adjacentes où règne le désordre.
Il suffit d'y faire un tour pour se rendre compte de la gravité de cette situation et du paysage choquant.
« Des mesures urgentes doivent être prises dans ce souk et bien d'autres. Notre calvaire, assure un habitant, dure depuis de nombreuses années sans aucun changement. Nous avons saisi les services concernés en vain. Pourtant ce n'est pas difficile de mettre fin aux dépassements et appliquer la réglementation ». Et d'ajouter que l'ancien marché de gros derrière le tribunal offre toutes les conditions pour le recasement des marchands en question. Le marché de la rue Essakia joue certes un rôle dans l'action économique de la ville, néanmoins il est source de nuisances multiples et de problèmes de dysfonctionnement qui exigent son transfert vers un lieu plus approprié.
Stratégie
Des contrôles rigoureux doivent être entrepris en permanence pour veiller à l'hygiène alimentaire et à la santé des citoyens.Les vendeurs de produits frais souvent pointés du doigt doivent être ciblés pour éviter des intoxications dues à la mauvaise qualité des produits consommés. La sensibilisation, mais aussi la communication sont nécessaires pour mener à bien toute action. La saisie d'importants lots de denrées alimentaires impropres à la consommation puis détruits révèle l'existence de certains commerçants peu scrupuleux qui doivent se conformer à la loi en vigueur dans ce domaine. La brigade d'hygiène ne doit pas baisser la garde en dehors du Ramadan et de la saison estivale pour s'assurer que les aliments vendus aux citoyens ne présentent pas de risque. L'hygiène alimentaire est un important volet qui nécessite la conjugaison des efforts et un suivi rigoureux pour préserver la santé des consommateurs.
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