Appelée aujourd'hui «Zaouiya» par la famille de la résistance, dont Abdelkarim, fils du résistant tombé le 18 juin 1954, la maison a abrité, des années durant, diverses activités liées à la lutte pour l'Indépendance durant les années 40.
En effet, la maison abritait les réunions des différentes cellules issues de l'ancienne médina. Des réunions où étaient ficelées, à l'abri des regards, les opérations armées contre le colonisateur. De même, elle servait d'atelier pour la confection de drapeaux et autres banderoles au caractère nationaliste, prohibés à l'époque. On y dispensait également des cours de lutte contre l'analphabétisme. De ce passé glorieux, il ne reste plus que des murs délabrés, où la mémoire est omniprésente. Dès que l'on en franchit le seuil, l'on se sent projeté dans un passé où des bandes de jeunes ont choisi de sacrifier ce qu'ils avaient de plus cher, à commencer par leur vie, abandonnant femme et enfants, pour mourir dans la dignité.
C'est en ce sens que la Fondation Mohamed Zerktouni pour la culture et la recherche ambitionne de faire de cette maison un lieu de mémoire baptisé «La maison du martyr». «L'idée est d'entreprendre un travail de restauration tout d'abord, car la maison risque de s'effondrer à tout moment. Ensuite, il est question d'en faire une sorte de musée où seront exposés des photos de résistants, des projections rendant hommage à ces femmes et hommes, dont certains sont toujours parmi nous, et qui avaient choisi, à un moment donné de leur vie, de tout abandonner pour leur patrie. Des conférences autour du thème de la résistance y seront organisées, on envisage aussi la mise en place d'une bibliothèque », explique Abdelkarim Zerktouni, président de la fondation.
Pour la fondation, si jamais il voit le jour, ce projet qui bénéficie déjà d'un accord de principe des autorités ne sera en aucun cas un projet à caractère lucratif. L'ambition est, comme cité précédemment, d'en faire un lieu de mémoire et de rendre un hommage perpétuel à la famille des résistants. L'idée, en soi, rejoint le travail effectué par la fondation. En effet, depuis sa création en l'an 2000, la fondation organise le 18 juin, Journée nationale de la Résistance coïncidant avec le décès de Mohamed Zerktouni, le Festival national de la Résistance. Evénement qui englobe conférences et débats, projections de films documentaires réalisés autour des symboles de la résistance, ainsi que chansons nationales.
Parallèlement, depuis 2008, la fondation organise le Festival nationale de la femme marocaine résistante. Tenu le 10 octobre, Journée nationale de la femme, cet événement met en avant le rôle de la femme dans le mouvement de libération. Une façon de rendre hommage à ces dames, vu qu'en général, l'on a tendance à parler de la résistance au masculin, occultant le rôle de la femme dans la lutte pour l'Indépendance. Que ce soit Malika El Fassia, seule femme signataire du Manifeste de l'Indépendance , Touria Chaoui, première femme pilote, Khadija Mekouar ou encore Amina Aziz et bien d'autres, la liste ne risque pas de s'arrêter là. Ces manifestations, dont l'objectif est la sauvegarde de la mémoire nationale, se déroulent aux complexes Touria Sekkat et Sidi Belyout.
Par ailleurs, la fondation organise conjointement des cycles de formation, à titre gracieux, au profit des étudiants universitaires dans les domaines de l'informatique, l'audiovisuel et la communication.
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