Circulation Travaux, bouchons et grogne

Casablanca 8h30 du matin, impossible de circuler sur l'avenue Hassan II : des bouchons interminables, des klaxons qui n'en finissent pas, des automobilistes furieux, des fonctionnaires en retard, des policiers dépassés…… 
C'est le quotidien d'un nombre incalculable de personnes qui sont obligées de suivre le tronçon Mohammed V- Hassan II et la cause c'est le grand projet du tramway censé améliorer les conditions de circulation et de transport.
En attendant de bénéficier de ce projet tant attendu, et par les autorités locales et par les citoyens, la majorité de ces derniers n'en voient pour l'instant que les inconvénients causés par l'aménagement des axes où le fameux Tramway devra circuler vue que les infrastructures de service sont à renouveler: enfouissement des fils, réfection des aqueducs…etc.

Hassan II est une des avenues principales de la métropole puisque bon nombre de banques, de sociétés et de commerces y sont installés, et les dits travaux d'aménagement n'arrangent pas les affaires de tout le monde, au contraire.
Les commerces sur l'avenue, que ce soit les cafés et les restaurants, ou les kiosques, ont vu leurs recettes baisser. « Les clients ne viennent plus comme avant, c'est normal ils n'ont nulle part où stationner » se plaint la caissière d'un café-glacier très prisé sur le boulevard. « On ne reçoit plus de clients passagers et notre terrasse est complètement vide, normalement à cette heure de la journée nous sommes 
habitués à avoir plus de monde, mais les travaux à côté à cause du bruit et la poussière, ne laissent personne s'installer », s'énerve le serveur d'un café. « En plus, ajoute-t-il, quand par malheur il y a un bouchon, tous les automobilistes se mettent à klaxonner, ce qui fait fuir les gens ».

Le commerçant d'un petit kiosque quant à lui, affirme que non seulement les travaux du Tramway, mais aussi les ouvriers de Lydec viennent de temps à autre ajouter leur eau au moulin. « Ce qui me révulse c'est qu'il n'y a ni panneaux annonçant la durée de ces travaux, ni ceux s'excusant du dérangement causé. Personne n'est là pour t'avertir de quoi que ce soit ».
De leurs côtés, les citoyens rencontrés ne sont pas contents du tout, « Nous sommes bloqués dans les embouteillages, nous n'avons plus d'endroit où garer nos voitures, le bruit des engins n'en finit pas, nous avons hâte que ça se termine». « Les gens ont du mal à stationner et quand c'est fait, ils n'arrivent plus à ressortir tellement il y a de voitures qui ne veulent pas leur céder le passage, les gens sont devenus égoïstes » renchérit un gardien de parking.

De son côté la police fait de son mieux pour régler la circulation, mais ce n'est pas de tout repos, « ce n'est pas du tout facile, nous avons un manque d'effectifs considérable, mais nous n'y pouvons rien, le pire c'est quand il y a un accident, là la situation devient plus qu'ingérable mais nous devons supporter », affirme un agent de police. 

Les plus touchés par le blocage incessant de cette voie sont les chauffeurs de taxis. « Circuler sur l'avenue Hassan II est devenu un vrai pari, à chaque jour sa chance, l'avenue souffrait déjà d'embouteillages mais aujourd'hui avec les travaux d'aménagement elle est devenue encore plus encombrée, nous confie un chauffeur de taxi. On ne sait plus par où circuler pour fuir les bouchons c'est devenu infernal, le nombre de nos clients a baissé considérablement parce qu'on est obligé d'éviter certains tronçons ». 
Routes étroites, infrastructure moyenne, population en augmentation constante, travaux sur tous les boulevards principaux. Circuler et travailler dans la ville blanche est devenu une épreuve quotidienne pour beaucoup de personnes, la mauvaise nouvelle c'est que les travaux ne s'arrêteront définitivement qu'à la fin 2012 nous a affirmé un chef de chantier : « on n'en est encore qu'à la première phase qui consiste en la déviation des réseaux souterrains, en l'occurrence le déplacement des réseaux d'eau potable et d'électricité, l'éclairage public, l'assainissement, les câbles et postes de téléphone ainsi que les lignes haute tension. Il faudra après procéder à l'installation de la plateforme et les infrastructures du tramway ». Alors autant prendre son mal en patience !!


Détails du projet

Les travaux du futur tramway de Casablanca ont été lancés depuis mai 2009. Ce projet est le premier maillon d'un réseau de transport en commun formé de quatre lignes de tramway, d'une ligne RER et d'une ligne à grande capacité. 
La première ligne de tramway reliera les quartiers de Sidi Moumen à Hay Hassani, en passant par le centre-ville. Les travaux concernant la première tranche devraient officiellement durer 18 mois, mais les citoyens pensent que ce chantier avancent lentement provoquant des embouteillages et des blocages qui les agacent. Les études réalisées avaient montré que le meilleur moyen de limiter les perturbations de la circulation est de travailler de chaque côté des boulevards.

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