Hommage Le père de l'African gnaoua blues

En se revendiquant de l'Afrique, la mère du blues, du Free Jazz et de la Soul music, la musique gnaouie représente à Essaouira comme à Marrakech, une «guérisseuse d'âme». Le propos Majid Bekkas inscrit la musique gnaoua dans cette dimension première. 
A la fois unique et plurielle, elle s'inspire des rythmes divers ce qui lui confère une touche particulière. Ses rythmes prennent une vocation « spirituelle». 
C'est ainsi, que Majid Bekkas, le «virtuose» a su transmettre son amour pour cette musique sacrée. Son charisme sur scène, sa voix exceptionnelle et sa virtuosité dans le jeu des instruments tel le « Hajhouj », font de lui, le digne représentant de la culture gnaouie dans toute sa pluralité. 

Mais l'artiste Majid Bekkas va plus loin encore. Il s'est fixé pour objectif de donner une dimension internationale à cette forme de musique prêtant à l'envoûtement et à la transe. 
A ce titre, «les lilas gnouias» ou nuits gnaouies représentent une véritable forme de «catharsis» pour les adeptes de cette musique. Et c'est à travers le mysticisme poétique et les instruments traditionnels que la «magie des chants» donnent leurs titres de noblesse à cette musique qui se veut allant au-delà des frontières culturelles et linguistiques. 

Dans cette logique, Majid Bekkas fait appel à des musiciens de renommée internationale telle que les bluesmen ou jazzmen, Archie Shepp, Louis Sclavis, Flavio Boltro, Klaus Dodinger et beaucoup d'autres. 
Cette initiative a porté ses fruits puisqu'elle a créé un dialogue entre diasporas musicales pour aboutir finalement à un nouveau genre musical qui est « l'African Gnaoua Blues». 

Dés lors, les aspirations de l'artiste se retrouvent couronnées de succès à travers les nombreux concerts et prestations musicales de haute gamme dans de festivals internationaux (Womex Sevilla, Gaume Jazz Festival, Grenoble Jazz Festival, Festival d'Essaouira, ect.) Des spectacles qui montrent la symbiose qui existe entre l'artiste et un public qui vient de tout les horizons. 

Surnommé le «magicien des rencontres», Majid Bekkas possède un riche palmarès d'enregistrement musicaux réalisés en Europe en compagnie de grands noms de la scène musicale mondiale. Ainsi, parmi eux, on pourra noter celui de Juan Carmona, Pedro Soler, Flavio Boltro, Joachim Kohen, Ramon Lopez, Lionel Haas et autres. 

Une panoplie d'artistes unis par une même passion, qui est d'universaliser la musique gnaouie au-delà des frontières. Les mots d'ordres sont donc lancés ; brassage, métissage, mariage musicaux sont autant de mots pour qualifier la musique de Majid Bekkas. Avec lui, la scène musicale «gnaoua» oscille désormais entre New-Age et spiritualité avec une touche de modernité. Un long parcours qui mérite à juste titre d'être reconnu et valorisé en tant qu'apport original au sein de la scène musicale marocaine…


Un art ancestral autour de l'égalité et de la justice…

Bref, la musique gnaoua a su allier percussions du passé et rythmes du présent. A la fois psychothérapeutiques, puisqu'ils incitent le public à entrer en transe, ces chants ont également des facultés socio-thérapeutiques du faits qu'ils réussissent à abolir les frontières entres classes sociales et initier une forme de fusion entres toutes les catégories de la société pour un moment, de pur plaisir. A ce titre, ce n'est pas un hasard si l'un des festivals les plus en vu au Maroc voit le jour dans la ville d'Essaouira, grâce à la clairvoyance de trois ou quatre personnes solidement attachée à cette forme d'art. 
Il faut dire qu'Essaouira est une ville porteuse d'une longue histoire de métissages interculturels. Des artistes de tous bords y ont séjournés, poètes, peintres et musiciens inspirés, porteurs d'un message de paix et de spiritualité. Et c'est en cela que la musique gnaoua puise sa force et sa magie.

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