Faits divers Une affaire peut en cacher une autre

Et comme il ne cessait de répéter à ses compagnons d'infortune, au centre pénitentiaire Oukacha, qu'il était innocent de ce qu'on lui reprochait, sa libération toute proche devait lui procurer bien des sentiments. Aussi honnête qu'il prétendait l'être, il allait certainement retrouver une vie normale de citoyen honnête, un travail, un foyer. Mais les choses allaient prendre une tournure autre, loin de ce qu'il imaginait.

Loin du centre carcéral en question, Khalid retrouvait peu à peu un quotidien normal. Les multiples blessures qu'il porte sur diverses parties du corps commençaient à cicatriser. Victime d'une agression à l'arme blanche, ce jeune, la trentaine, avait déposé plainte au niveau du district Al-Fida Mers-Sultan. Les jours passaient et il gardait espoir de recevoir, un beau matin, une convocation de la police judiciaire l'informant de la mise sous les verrous de ses agresseurs. Tout avait débuté au niveau de l'arrondissement Ben Msick Sidi-Othmane. C'était aux environs de 5h du matin. L'heure de la prière d'As-Sobh. Justement, à ce moment, quelques fidèles sortaient, comme à l'accoutumée, de leurs domiciles, se rassemblaient dans une petite place, avant de se diriger vers la mosquée du quartier pour accomplir la prière. Ce matin-là, ils avaient remarqué deux individus sur une motocyclette qui rôdaient dans le quartier. Leurs passages répétitifs dans les ruelles éveillèrent les soupçons des prieurs matinaux. Comme par hasard, une patrouille de police, faisant sa ronde, passait à proximité de la petite place. Les riverains firent signe à ses occupants de s'arrêter et les informèrent des deux hommes à la moto.

Les éléments de la police firent un tour dans le quartier et finirent par repérer les suspects. Ces derniers, voyant le fourgon de police se diriger vers eux, prirent la fuite. Une course poursuite fut aussitôt engagée. Dans sa course folle, le conducteur de la moto fit une fausse manoeuvre et les deux hommes se retrouvèrent par terre. Plus de peur que de mal, ils n'ont pas été blessés et en sont sortis indemnes. A peine le véhicule de la police s'est-il arrêté que le conducteur de la moto se releva, prit ses jambes à son cou et s'engouffra dans une ruelle. Les agents n'ont pas pu le rattraper. En relevant celui qui était assis à l'arrière de la moto, Samir en l'occurrence, les policiers remarquèrent, dans un premier temps, l'état d'ébriété avancé dans lequel il était. Son compagnon fuyard devait également avoir une bonne dose d'alcool dans les veines, chose qui explique la chute en moto. Procédant à une fouille corporelle sur Samir, les éléments de la BNPJ ont découvert un coute las caché sous sa veste. Concer-nant l'individu qui a pris la fuite, Samir dira qu'il ne le connaissait pas, qu'il l'avait rencontré quelques heures auparavant et que c'était lui le propriétaire de la moto. Il fut ainsi présenté au juge d'instruction pour ivresse manifeste et possession illégale d'arme blanche. Il écopera d'un mois de prison fermes, peine qui allait bientôt toucher à sa fin.

Cependant, à quelques jours de sa libération, un jeune se présenta au district de police Ben Msick Sidi-Othmane. Il avait sur lui le récépissé d'une plainte déposée au niveau de l'arrondissement où il habite, Al-Fida Mers-Sultan, pour agression et vol de moto. Or, l'agression a eu lieu à Sidi Othmane, raison pour laquelle il s'est présenté à la police de ce district pour vérifier si sa motocyclette qui lui a été dérobée par la force n'a pas été retrouvée. C'était Khalid en fait. Après vérification, il reconnut sa moto et les papiers dont il dispo¬sait attestaient qu'elle lui appartenait. Il identifia également Samir comme étant l'un de ces agresseurs. Pire, c'était lui-même qui lui porta plusieurs coups de couteau au torse et au visage.
C'était la veille de l'arrestation de Samir. Ce soir là, Khalid rentrait chez lui à bord de sa moto flambant neuve, quand il a été intercepté par six individus armés de coutelas, eux-mêmes à bord de trois motos.

Afin de faire vite et d'éviter de se faire coincer, Samir s'acharna sur lui avec son arme blanche. L'un d'eux chevaucha le deux roues fraîchement volé et tous prirent la fuite, laissant Khalid dans une marre de sang. Il en sortira vivant mais en gardera des cicatrices, physiques et morales, à vie. Les malfrats se sépareront par la suite, Samir et l'autre complice ayant choisi de passer leur soirée ensemble, à trinquer pour ce nouveau butin. A l'aube, ils rôdaient dans ce quartier en quête de nouvelles victimes à délester. Le hasard en décidera autrement. Parallèlement, et après avoir découvert que Samir était impliqué dans cette autre affaire, la PJ de Ben Msick Sidi Othmane a procédé aux démarches administratives requises afin que son homologue du district Al-Fida Mers-Sultan, où Khalid avait déposé sa plainte, prenne les choses en main, à l'instruction d'une nouvelle affaire, une fois que Samir aura purgé sa peine. Envolés les rêves d'une liberté non-méritée. Il s'enest fallu de peu.

Passion mortelle

Vingt-cinq ans de prison ferme, c'est le verdict prononcé par la Cour d'appel de Casablanca, la semaine dernière, contre un jeune qui a assassiné sa petite amie. Poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation, l'accusé a comparu en état d'arrestation. « Jamais je n'aurais imaginé que cette relation se terminerait de manière aussi tragique », a-t-il déclaré. Comment en est-il arrivé là ? Tout bonnement, lorsqu'il s'est rendu compte que sa compagne, qu'il aimait passionnément, n'était intéressée que par son argent. Dans un moment de folie, il l'a contactée par téléphone et lui a proposé de le rejoindre dans son appartement. Une fois sur place, il l'a battue avec une violence inouïe, puis il s'est saisi d'un couteau et lui a assené plusieurs coups mortels. Juste après qu'elle ait rendu l'âme, retrouvant ses esprits et réalisant l'ampleur de son acte, il a téléphoné à la police et l'a informé de ce qu'il venait de commettre.

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