Conseil national des droits de l'Homme 400 diplômés chômeurs font irruption

C'est une journée difficile qu'a vécue le personnel du Conseil national des droits de l'Homme à Rabat, ce mardi 12 avril. De 15h à 22h, un groupe d'environ 400 jeunes membres de l'Association nationale des diplômés chômeurs a occupé par la force le siège de cette institution situé à Bab Laalou et y a commis des actes de sabotage selon un communiqué du CNDH, paru le jour même. En grogne, les jeunes chômeurs ont pris d'assaut la salle plénière du Conseil ainsi que les couloirs menant aux services administratifs. Ils se seraient également emparés d'équipements dont la disparition a été découverte par la suite selon le même communiqué. Après une heure et demie, et dans une tentative de désamorcer la crise, les responsables du CNDH ont demandé aux occupants de leur remettre leurs revendications, ce que ces derniers ont fait après des concertations entre eux. A sa grande surprise, le Conseil découvre que la majorité des revendications formulées par les manifestants ne relèvent pas directement de ses prérogatives. Elles portent en gros sur la reconnaissance juridique de l'association nationale des diplômés chômeurs, l'intégration immédiate dans la fonction publique, l'indemnisation du chômage à pas moins du SMIG et la révision à la hausse de ce dernier. La tension a monté d'un cran lorsque les occupants, décidés à aller jusqu'au bout, ont refusé catégoriquement d'évacuer les lieux qu'après la négociation de leurs revendications. Face à cet état de fait, le Conseil a sollicité plusieurs associations des droits de l'Homme pour qu'elles s'enquièrent des dégâts matériels causés par les actes de sabotage commis.
Dans l'immédiat, quatre associations ont répondu positivement à cet appel, à savoir l'Organisation marocaine des droits de l'Homme,  le Forum Vérité et Justice, le Médiateur pour la démocratie et les droits de l'Homme et le Centre marocain des droits de l'Homme. Sur place, les négociations n'ont conduit qu'à une impasse, chacun campant sur sa position. « Le CNDH a réitéré sa prédisposition à jouer son rôle dans le cadre de ses prérogatives en vertu du dahir portant sa création.

Il a renouvelé son attachement au respect de la loi tout en exigeant l'évacuation immédiate de ses locaux avant d'entreprendre toute démarche relative à ce dossier », indique le communiqué de presse dont copie est parvenue au Matin. Le statu quo a prévalu plusieurs heures où les nerfs étaient à fleur de peau. Convaincus qu'ils ne peuvent obtenir du Conseil plus qu'il leur a offert, les jeunes diplômés ont abandonné la partie et se sont retirés des locaux après sept heures d'occupation.
Contacté par Le Matin, le CNDH a refusé de s'exprimer davantage sur cet incident, ne voulant pas « surdimensionner l'affaire ». Le CNDH, en fait, considère que le comportement des manifestants répréhensible, d'autant plus qu'il n'a pas emprunté la voie ordinaire et légale. Il affirme à cet égard n'avoir jamais reçu de demande d'entrevue de la part des représentants de l'association nationale des diplômés chômeurs.

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