Ce dimanche, Casablanca était au cœur de tous les débats et au centre de tous les regards. Associations, acteurs institutionnels et privés se sont réunis pour assister au lancement de l'Observatoire urbain du Grand Casablanca initié par l'Association Carrières centrales. Le président de l'association, Mustafa Mellouk, présentait ainsi le projet qui vise à développer Casablanca en tant que force de proposition pour une meilleure prise de décision. « L'Association est impliquée depuis longtemps dans le développement de la ville et, comme plusieurs associations d'utilité publique, nous avons pour vocation d'accompagner Casablanca et ses habitants », rapporte le président de l'Association. En effet, la ville blanche est essoufflée et souffre de plusieurs maux : la pollution, les problèmes de transport et de stationnement qui étouffent la mobilité des habitants, l'habitat insalubre et les soucis de logement, la pauvreté du patrimoine culturel, le manque d'espaces verts et un environnement des affaires peu propice. En réaction à ce «constat alarmant», comme l'a souligné Mustafa Mellouk, l'Observatoire aura pour objectif de se concentrer sur différents axes d'intervention afin de rendre à la ville son souffle d'antan et de faire d'elle une ville attractive économiquement. «L'idée est née grâce à notre premier chantier sur la rénovation de l'ancienne médina», confie le président de l'Observatoire. «Le travail de fond avec la préfecture et les élus nous a permis de pointer du doigt un ensemble de problèmes auxquels la ville est confrontée. Nous essayons donc d'être dans l'air du temps et de prendre en considération les interpellations». Des interpellations de citoyens qui n'en peuvent plus. La ville est constamment l'objet de critiques et n'est pas des plus appréciées. «Casablanca est une ville dont les atouts sont à valoriser et les défauts à corriger», confie M. Mellouk, conscient des difficultés de la ville.Ainsi, la ville blanche, devenue désormais noire, ne peut plus y échapper, elle se retrouve sur le banc des accusés, épiée et jugée par l'Observatoire urbain. Une dénomination qui peut étonner certains, mais qui n'en demeure pas moins bien choisie. «Nous avons décidé de jeter un regard dynamique sur la ville en élaborant un véritable travail de fond. En effet, des études seront menées, des chiffres et des données seront mis à la disposition des autorités afin qu'elles trouvent des solutions concrètes». Des solutions concrètes et des propositions chiffrées, preuves à l'appui, telle est l'angle d'attaque de l'observatoire qui collecte des études, organise des rencontres et trouve des solutions. Soucieux des malheurs de la ville, le comité s'appropriera volontiers les idées et les chiffres afin d'accompagner au mieux les autorités pour crever les abcès et pointer du doigt le fond des problèmes. «Il s'agit aussi de prévenir que nous avons un œil sur ce qui se passe à Casablanca et que nous sommes à l'écoute», souligne l'initiateur du mouvement. L'association ne se contentera pas seulement d'être à l'écoute, puisque l'Observatoire est une entité à part entière avec une organisation autonome dotée d'un conseil éditorial, d'une rédaction de pilotage, de responsables triés sur le volet et d'un budget alloué déjà prédéterminé. Pour son baptême, en septembre, l'Observatoire s'attaquera à trois axes jugés principaux : la mobilité problématique de la ville, le traitement des déchets et la place des enfants dans l'aménagement urbain qui est quasi inexistant. Pour ce faire, l'organisation se veut ouverte et à l'écoute, nourrissant l'envie et la volonté de travailler avec et pour les autorités, ainsi que toutes personnes concernées. Des partenariats avec la presse sont également prévus afin de récolter les bases de données des articles sur la ville et ses problèmes. On l'aura bien compris, l'Observatoire urbain de Casablanca a les yeux grands ouverts sur la ville et ses points noirs. Aucune fuite n'est possible, l'heure du jugement est arrivée et un réel travail de fond est sur le point d'être réalisé afin de guérir la métropole. Si l'observatoire fait penser aux ciels étoilés et aux étoiles filantes, le vœu de tout Casablancais se verra bientôt réalisé… L'Association Carrières centrales pour CasablancaL'association à l'initiative de l'Observatoire de Casablanca n'en est pas à son premier projet pour la ville. En effet, le projet de réhabilitation de l'ancienne Médina a été soumis par leurs soins, un projet validé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et qui s'est vu affecter un budget de 300 MDH. Par ailleurs, l'association s'est mobilisée sur plusieurs axes d'intervention ces 12 derniers mois, à savoir la participation au sein de la Ligue des associations régionales à la rédaction de deux mémorandums adressés respectivement à la Commission de la régionalisation et à la Commission de révision de la Constitution, la participation active au sein du comité de pilotage du projet de réhabilitation de l'ancienne Médina de Casablanca et le lancement de plusieurs actions dans les domaines de la santé, de la solidarité, de la culture, de l'environnement et du sport. | |
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