Retraites Les syndicats attendent le rapport du Bureau international du travail

Sauvé par les élections anticipées, l'actuel gouvernement serait bien heureux de reléguer certains dossiers à son successeur. La réforme des retraites en fait partie. Mais il faut aussi reconnaitre qu'aucun gouvernement depuis l'alternance n'a osé mettre la main dans ce panier à crabes. On procédait par à-coups ciblant certaines failles béantes, mais on fermait souvent les yeux sur le déficit qui s'accumule. Aujourd'hui alors que les syndicats pressent Abbas El Fassi à entamer une nouvelle session du dialogue social, les sujets chauds remontent à la surface.

L'on essaie de soutirer le maximum d'un gouvernement en partance mais sans trop se faire bercer par de faux espoirs. Selon Larbi Habchi de la FDT, membre de la commission technique chargée de la réforme des systèmes de retraite, «il ne faut pas attendre grand-chose d'un gouvernement en fin de mandat. Mais ce n'est pas non plus une raison pour qu'on baisse les bras». En effet, les syndicats ont pesé de tout leur poids pour que le BIT soit consulté à propos des scénarios de réforme possibles. Le gouvernement a obtempéré et commandé un rapport au BIT qui devrait être livré dans les jours qui viennent. Pas plus loin que le mois d'août dernier, les membres de la commission technique se sont déplacés à Turin pour une discussion approfondie avec leurs vis-à-vis du BIT. Il y a deux ans, la BM a émis un avis sur les régimes de retraite au Maroc. Elle a trop mis l'accent sur la nécessité de préserver l'équilibre des régimes, contrairement au BIT qui humanise, en quelque sorte, le traitement d'un sujet aussi épineux que celui de la réforme des retraites.

Les syndicats voulaient ainsi contrecarrer un sauvetage au forceps qui ne tienne pas compte de la composante humaine que toute réforme doit avoir. Faire appel au BIT revient, en quelque sorte, à humaniser l'approche malgré l'urgence que requière le traitement du cas de la CMR. Le ton était justement grave au dernier conseil d'administration de la caisse des fonctionnaires. Si rien n'est fait, le premier déficit se déclarera dès 2012, fulminait-on, tandis que l'épuisement total de la réserve est attendu en 2021. Devant ce constat alarmant, les membres du CA ont opté pour une réforme paramétrique. Comme son nom l'indique, cette réforme est basée sur un changement des paramètres qui rentrent dans le calcul des pensions. On a alors préconisé un relèvement de 5 ans de l'âge de départ à la retraire sur une période de 10 ans à raison de 6 mois par an. De même, le taux de cotisation devra évoluer à raison de 2 points par an, passant de 22% en 2012 à 26% en 2014. 

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