Azalay Ouarzazate en transe


La scène nichée derrière la célèbre Kasbat de Taourirt accueille le premier soir de la première édition du festival Azalay qui célèbre les musiques africaines. Devant elle, de nombreux spectateurs se sont réunis pour venir découvrir cet évènement, voir les artistes et écouter des musiques qu'ils connaissent déjà et d'autres qui viennent d'ailleurs.
Meriem, très enthousiaste par cette ambiance particulière qui règne dans la ville, déclare en riant « Je suis très heureuse d'assister au festival. A vrai dire, c'est la première fois que j'assiste à un festival de cette ampleur. Même si on n'a pas les stars de Mawazine, c'est très intéressant pour nous.» Dans une ambiance très festive, hommes, femmes et enfants se sont rués vers la scène.

Et le bal est ouvert par des rythmes locaux, ceux des Gnaouas d'Ouarzazate. Connu par le public, le groupe annonce les couleurs de la soirée. Avec leurs rythmes 100% africains, ils ont su faire bouger le public. Le ton monte avec l'arrivée de M'bourk Fusion, un groupe de Fusion formé des jeunes d'Ouarzazate et de Marrakech mais aussi d'autres musiciens venus de France. Puisant dans le répertoire local et celui de la World Music, la bande interprète des titres qui lui sont propres mais aussi des reprises. Pour Ouarzazate, ils proposent le fameux «wakawaka» de Shakira qui met le feu sur scène. D'un rythme à l'autre et d'un genre à l'autre, le public ne sait à quel saint se vouer. Il n'a que l'embarras du choix pour la musique de l'artiste ou les artistes dont il est fan.

C'est Mouloud Meskaoui qui est la star de la soirée. Apprécié par les habitants de Ouarzazate, le chanteur d'Errachidia se sent chez lui et chante selon ses humeurs et surtout en suivant les demandes du public. De son propre répertoire à des reprises de chansons maghrébines, il chante pour l'amour et pour la paix. Féru de la scène et du live, Mouloud subjugue le public. Toujours aussi percutant, le chanteur et ses musiciens ont enflammé la foule avec les chansons aussi bien anciennes que celles plus récentes. Au fur et à mesure que le temps passait, la foule augmentait.

Un autre genre de public investit la place. Les touristes étrangers et les invités d'Afrique subsaharienne se joignent à la fête. Ils viennent voir Ismaël Lö. Surnommé le Bob Dylan africain, Ismaël Lö est l'un des meilleurs auteurs compositeurs du continent. A Azalay, il a su charmer les mélomanes avec ses rythmes africains et autres chansons plus internationales.
Ce passionné de musique s'est donné à fond, comme à son habitude. Le public en a demandé encore et encore. Variée et éclectique, la programmation d'Azalay a été conçue de manière à satisfaire tous les goûts. Et le pari est réussi.

Pourquoi la musique africaine ?

C'est un patrimoine mis en commun entre les peuples du continent noir. Une richesse à même de constituer une matière culturelle qui met en relation, un prétexte pour renouer avec l'histoire et enfin un partage civilisationnel assurant le passé commun, et l'avenir collectif prometteur. Ouarzazate se trouve donc au rendez-vous avec l'histoire. Son histoire, en fait. Mais aussi avec l'avenir. Lequel ne peut être bâti que sur des fondements de visibilité et d'acceptabilité culturelles.
Entre les deux, la musique et le débat intellectuel doivent jouer leur rôle incontournable pour le rapprochement entre les peuples d'Afrique, pour la promotion de tout un corpus culturel, à la fois riche et varié. Pas mieux qu'Azalay pour traduire dans l'effet toute cette philosophie.

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