Législatives Le taux de participation, le grand enjeu des élections


Les chefs de file des partis politiques appellent à une forte implication des citoyens pour lutter contre la corruption et la dépravation. Ils dénoncent les appels au boycott qui ne font que «consacrer le nihilisme». «Le recours à l'utilisation de l'argent sale par certains candidats véreux n'aura pas un grand effet si les citoyens participent massivement aux urnes», ne cesse-t-on de répéter de part et d'autre. En effet, il s'avère difficile de corrompre une grande partie des électeurs. Le faible taux de participation profite essentiellement à ceux qui recourent à des pratiques douteuses. Pour les acteurs politiques, le vote n'est pas seulement un droit, mais un devoir pour refléter le véritable poids de chaque formation politique et participer à la restructuration de l'échiquier politique. Une restructuration qui s'impose pour faire émerger une élite reflétant le véritable choix de la population. Le choix des représentants de la Nation est déterminant. Il s'agit pour les futurs députés de changer l'image tant décriée de l'institution législative en parvenant à assumer les nouvelles prérogatives qui leur seront attribuées. Les parlementaires qui seront élus le 25 novembre sont appelés à s'atteler aux missions de contrôle et de législation. Jusque-là, une grande confusion a marqué les esprits tant des parlementaires que des citoyens concernant les véritables prérogatives du parlementaire. La population s'attend toujours à des actions de proximité de la part des élus parlementaires, confondant ainsi la mission parlementaire et celle communale. Les députés sortants, dont plusieurs sont présidents de communes, privilégient l'action locale au détriment du travail parlementaire. Par conséquent, cette conception s'est négativement répercutée sur l'institution législative. Une prise de conscience s'impose. Le président de la Chambre des représentants Abdelouahed Radi estime que la responsabilité est partagée et qu'il faut désormais des parlementaires qui vaquent essentiellement à leurs missions. Les citoyens, dit-il, doivent réaliser que le parlementaire n'est pas une assistante sociale, mais plutôt un élu dont les prérogatives sont axées sur le contrôle du gouvernement, la législation et la diplomatie parlementaire. Une grande responsabilité incombe aux formations politiques pour sensibiliser les citoyens et contrôler leurs députés. L'expérience a démontré que les partis politiques avaient du mal à accomplir cette tâche qui s'avère très complexe. Une charte éthique devra être adoptée pour permettre la mise en œuvre du règlement intérieur du Parlement, notamment le volet relatif au fléau de l'absentéisme. Jusque-là, on a eu du mal à sanctionner les députés qui s'absentaient, étant donné que les parlementaires ont refusé l'astuce du pointage et les groupes parlementaires se sont abstenus de contrôler eux-mêmes leurs élus, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays. Aussi, seule une minorité des représentants vaque-t-elle réellement à ses tâches. La situation est appelée à changer après le 25 novembre. En tout cas, c'est le vœu formulé par plusieurs acteurs politiques et citoyens.

Abstention, le grand danger

En 2007, un taux d'abstention record a marqué les élections législatives. Le taux de participation n'a pas, en effet, dépassé 37%, contre 52% en 2002. La faiblesse de la participation électorale a porté un coup assommant à la crédibilité des institutions politiques. À présent, l'espoir est d'atteindre un taux de participation élevé. Les citoyens sont appelés à exprimer leur position, même en votant blanc. La campagne électorale s'annonce décisive pour véhiculer des discours politiques sérieux et convaincants. Les prochains jours s'annoncent décisifs.

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